LE CONTE ZEN DU SAMOURAÏ : un précieux enseignement sur les relations et les émotions
- Eugénie MIGNOT

- 17 janv. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 juin

Un guerrier, un Maitre Samouraï et un (presque) combat.
Aujourd'hui, je vous propose de découvrir ensemble le conte Zen du samourai : une petite histoire percutante qui nous transmet une sagesse précieuse, que l’on oublie bien souvent dans nos interactions : ce que l’autre dit ou ressent ne nous appartient pas. Et pourtant, dans nos vies personnelles, professionnelles ou familiales, combien de fois nous sentons-nous blessés, agressés, déstabilisés… par les paroles ou réactions des autres ?
Ce récit est un véritable outil de libération intérieure. Il peut profondément transformer votre manière de vivre vos relations, notamment si vous êtes hypersensible, en quête de sérénité, ou souvent en train de “prendre sur vous”.
LE CONTE ZEN DU VIEUX SAMOURAÏ
Près de Tokyo vivait un grand samouraï, déjà âgé, qui se consacrait désormais à enseigner le bouddhisme Zen aux jeunes. Malgré son âge, on murmurait qu’il était encore capable d’affronter n’importe quel adversaire.
Un jour arriva un guerrier réputé pour son manque total de scrupules. Il était célèbre pour sa technique de provocation : il attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et, doué d’une intelligence rare pour profiter des erreurs commises, il contre-attaquait avec la rapidité de l’éclair. Ce jeune et impatient guerrier n’avait jamais perdu un combat. Comme il connaissait la réputation du samouraï, il était venu pour le vaincre et accroître sa gloire. Tous les étudiants étaient opposés à cette idée, mais le vieux Maître accepta le défi.
Ils se réunirent tous sur une place de la ville et le jeune guerrier commença à insulter le vieux Maître. Il lui lança des pierres, lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues – y compris à ses ancêtres. Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer, mais le vieux resta impassible. A la tombée de la nuit, se sentant épuisé et humilié, l’impétueux guerrier se retira. Dépités d’avoir vu le Maître accepter autant d’insultes et de provocations, les élèves questionnèrent le Maître :
- Comment avez-vous pu supporter une telle indignité ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas servi de votre épée, même sachant que vous alliez perdre le combat, au lieu d’exhiber votre lâcheté devant nous tous ?
– Si quelqu’un vous tend un cadeau et que vous ne l’acceptez pas, à qui appartient le cadeau ? Demanda le samouraï.
– A celui qui a essayé de le donner, répondit un des disciples.
– Cela vaut aussi pour l’envie, la rage et les insultes, dit le Maître. Lorsqu’elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui les porte dans son coeur.
CE QUE NOUS ENSEIGNE CE CONTE
Ce récit illustre avec une simplicité désarmante une règle fondamentale dans les relations humaines : nous ne sommes jamais responsables de ce que l’autre ressent, pense, dit ou fait. Ce que l’autre dit, juge, projette… lui appartient.
Bien sûr, nous pouvons accueillir, écouter, entendre, mais cela ne veut pas dire porter ce qui ne nous revient pas.
Je suis responsable de ce que je dis, fais, pense, ressens, ne dis pas, ne fais pas, ne pense pas, ne ressens pas. Mais je ne suis jamais responsable de ce que l’autre dit, fait, pense, ressent, ne dit pas, ne fait pas, ne pense pas, ne ressent pas.
Cette règle, que j'utilise dans mes accompagnements en analyse transactionnelle, c'est la règle de l'hygiène relationnelle. Je la considère comme essentielle à toute relation saine, avec les autres mais aussi avec soi. C'est une clé puissante pour sortir de la culpabilité, du sauvetage ou de l'hyper-responsabilité.
Il ne s'agit pas de se déresponsabiliser, au contraire, il s'agit de prendre SA responsabilité mais de refuser de porter celle de l'autre, qu'il.elle tente de nous faire porter (consciemment ou inconsciemment). Accueillir l'émotion de l'autre sans se l'approprier, poser des limites saines et se protéger émotionnellement se fermer à soi ou à l'autre.
POURQUOI EST-CE SI DIFFICILE À APPLIQUER ?
Depuis l’enfance, on nous a souvent appris le contraire : “tu rends ta sœur triste”, “tu es méchant.e quand tu fais ça”, “ne dis pas ça, tu vas blesser maman”... Nous avons intériorisé que l’autre est fragile… et que nous devons porter ses émotions. Mais cette posture, bien qu’empathique, devient toxique à long terme : elle épuise, enferme dans le contrôle et entretient des schémas relationnels déséquilibrés.
UN ACCOMPAGNEMENT POUR SE LIBÉRER DE CETTE CHARGE ÉMOTIONNELLE
Dans les accompagnements en analyse transactionnelle que je vous propose, nous travaillons justement sur ces automatismes relationnels :
Apprendre à se différencier de l’autre,
Identifier les responsabilités que vous portez pour vous… et à la place des autres,
Mettre en place des limites saines sans culpabiliser,
Développer une posture plus alignée, apaisée et respectueuse de vous-même.
Vous avez le droit d’exister, de ressentir, de poser des mots, sans vous justifier ni vous excuser.









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